Le droit à l’adoption pour les couples chrétiens en débat au Parlement égyptien

L’adoption, par des coptes, d’un bébé abandonné devant une église suscite la controverse en Egypte et relance le débat sur le statut des chrétiens.

Il y a quatre ans, un bébé est abandonné sur le seuil d’une église en Égypte. Le prêtre qui le trouve le confie à un couple de chrétiens coptes. Ils l’appellent Shenuda et lui obtiennent un certificat de naissance. Aujourd’hui, Shenuda a 4 ans et son histoire est au cœur d’une controverse sur le statut des chrétiens en Égypte et le droit de la famille.

Shenuda grandit paisiblement dans son foyer adoptif, jusqu’à ce qu’une parente de son papa adoptif s’inquiète de la menace qu’il représentait sur son héritage. Elle dénonce alors le couple pour adoption illégale.

Selon l’Agence Fides, en Égypte, la loi, se référant aux principes de la loi islamique, ne permet pas actuellement l’adoption par des couples chrétiens.

Devant l’insistance de la plaignante, et soulignant des erreurs administratives commises par les parents adoptifs, les autorités ont retiré Shenuda à ses parents adoptifs.

S’en sont suivies d’importantes réactions sur les réseaux sociaux, parmi lesquelles des avocats qui proposaient leur service gratuitement au couple, ou encore, des personnes, chrétiennes comme musulmanes, qui réclamaient un changement de législation à ce sujet.

Le texte législatif a été modifié en 2021 et la problématique chrétienne a fait l’objet de 16 séances de travail. Mais il avait alors été décidé de ne pas ajouter de point concernant l’adoption d’enfants par des chrétiens. Et ce sont désormais les parlementaires, avec notamment Najib Suleiman, membre de la commission parlementaire des affaires religieuses, qui demandent la réouverture du dossier. Ils souhaitent que soit inscrit dans le texte de loi, le droit à l’adoption pour les couples chrétiens.

Le projet de loi est actuellement toujours en attente d’approbation.

M.C.